L’éducation d’un enfant, dès son jeune âge, est un facteur déterminant de la personne qu’il sera par la suite. Le chemin qu’une maman doit parcourir avec son petit n’est malheureusement pas un fleuve calme et tranquille. Les actes encore immatures de nos enfants peuvent pousser même les parents les plus compréhensifs aux bouts de leurs limites. Lever la main est-elle la solution quand les mots se trouvent incapables de raisonner l’enfant ?
La fessée est-elle efficace ?
Ce débat a été abordé plusieurs fois pendants les dernières années et les études sur le sujet ont été pratiquées pour savoir si le châtiment corporel devrait intégrer le répertoire éducatif des parents. Ils se trouvent que toutes les données se rejoignent sur un point en commun : les effets négatifs sont de loin plus importants que les avantages de telles mesures.
En Tunisie, on remarque une meilleure sensibilisation sur les violences éducatives qui sont très répandues dans nos coutumes. Frappé, crié, gifler sont une particularité sociale ancestrale dans notre pays, car à l’époque, c’était le seul moyen connu pour discipliner l’enfant. Des violences physiques qui peuvent avoir des répercussions négatives sur le développement de l’enfant et le marquer à vie. Mais il reste difficile de changer les comportements et les mentalités ancrés depuis des décennies.
Cependant, il ne faut pas normaliser ces actes simplement, car elles sont très fréquentées dans la société. La violence contre l’enfant est une erreur qui a de réel impact sur le long terme ainsi que des symptômes internes que le parent ne remarque pas.
Conséquences des punitions corporelles
Sachez que les séquelles peuvent ne pas être les mêmes pour tous les enfants. D’autres facteurs entrent en considération pour soit atténuer les effets soit aggraver la situation psychologique de l’enfant. Toutefois, il existe des conséquences communes du châtiment corporel et en voici une liste non-exhaustive :
- L’enfant n’apprend aucune leçon de ses actes, mais se positionne plutôt comme victime de son parent “persécuteur” : il mentira pour éviter le châtiment et apprendra à le craindre.
- Faible estime de soi : un enfant qui a une faible estime de lui-même tend à croire qu’il est moins meilleur que les autres enfants, se rabaissent constamment, on voit alors apparaître des symptômes de stress et d’anxiété qui lui donne du mal à se sociabiliser et de faire des amis.
- Un enfant qui se fait souvent punir physiquement, car il n’obéit pas, croiera que tous les problèmes se règle donc par la violence, après tout ils nous prennent pour exemple.
- Obéis à court terme, mais provoque des réactions négatives à long terme : trouble de l’attachement, problèmes de colères, crises d’angoisses, rébellion, difficulté à manifester la tendresse et de l’affection)
- Accumule la peur et la rage qu’il relèvera sur les autres enfants ou ses parents : les coups provoquent une colère chez l’enfant qu’il refoulera et qui le poussera à externaliser ailleurs ou de se venger.
- Difficultés cognitives : TDAH, troubles de l’apprentissage, dyslexie…
Comment éduquer sans frapper ?
Établir des règles clairs fermes adaptés à l’âge de votre enfant et limitatifs : mais quelles règles ? Suivez la méthode des 5 “C” :
- Claire : les règles et conséquences doivent être formulées avec des mots que votre enfant comprend.
- Concrète : indiquez le comportement que vous attendez et non pas celui qu’il ne doit pas adopter.
- Constante : les règles doivent être appliquées même si vous n’êtes pas à sa présence. Les conséquences doivent toujours être employé à chaque fois qu’il enfreint la règle sinon l’enfant ne la respectera plus.
- Cohérente : avant d’établir la règle, mettez vous à la place de votre enfant : serez-vous en mesure de l’appliquer ? N’oubliez pas que vous êtes les idoles de vos enfants donc respectez vous aussi la règle pour donner l’exemple.
- Conséquente : si les règles ne sont pas respectées, vous devez établir une conséquence en lien direct avec le comportement de l’enfant. Elle proportionnelle à la faute de l’enfant et non pas en fonction de notre degré d’énervement.
Félicitez le loulou quand il se comporte bien pour l’encourager à continuer : ce point est très important, mais est souvent oublié par les parents. Ne vous concentrez pas sur ses mauvais comportements, mais plutôt sur les bons. Mettez en place un système de récompenses qui se base sur les préférences de votre enfant. S’il respecte une règle faites lui savoir !
Sachez quoi ignorer : ne vous attendez pas à ce que votre petit soit un ange sur terre. Les enfants sont naturellement, négligents, bruyants, impatients, dynamique, curieux, capricieux, essayez de les accepter comme ils sont. Sachez ignorer ce qui n’est pas trop grave ou les comportements qui disparaîtront peu à peu.
Si vous sentez que vous allez vous emportez, prenez du recul. À bout de patience, sur vos nerfs et vous avez l’impression de ne plus avoir le contrôle ? Adoptez la règle des 3 “R” :
- Reculez : ne réagissez pas immédiatement. Quittez la pièce ou déplacez vous de façon à changer d’environnement.
- Respirez : faites ce qui vous semble bon pour reprendre votre sang-froid, appelez une amie, pleurer, prendre une douche, réfléchir.
- Réagir : après vous êtes calmée, allez discuter avec l’enfant et cherchez à comprendre les sentiments en jeu. S’il a frappé un enfant, demandez-lui pourquoi il est fâché et encourage le à exprimer sa colère ou jalousie de manière inoffensive. Montrez-lui comment se tenir, en lui expliquant avec des gestes pas seulement avec les mots. S’il a essayé de tirer la queue d’un chat, montrez-lui comment l’apprivoiser par exemple.
N’attendez pas d’être à bout de nerfs pour exprimer votre mécontentement : formulez immédiatement et clairement votre désaccord dans un ton calme, mais ferme.
S’il s’est mis dans une situation conflictuelle à l’intérieur, retirez-le quelques moments et restez avec lui : essayez de l’écouter de le comprendre de partager ses sentiments et de trouver une solution ensemble au conflit.
Réparation : une des techniques disciplinaires les plus efficaces est de laisser l’enfant réparer les dégâts qu’il a commis. S’il a par exemple dessiné sur les murs, préparer de la peinture et recolorer ensemble le mur.
Donnez-lui le choix plutôt que des ordres : c’est avec la prise de décisions que les enfants deviennent responsables. Les ordres par contre engendrent un conflit de pouvoir qui n’amènent pas toujours à de bons résultats. Par exemple, essayez : “tu veux prendre ta douche maintenant ou après que tu aies mangé “ ?